• Héritages

    Heritages
    Un samedi soir riche en émotions.
    Départ de ma campagne vers 16h30 pour une arrivée à Paris vers 18h00. Traversé de Paris en voiture, je préfère le métro et arrivée dans le 9ème à deux pas de Pigalle.
    On trouve un parking couvert et on se ballade car le début de la pièce est prévue à 20h00.

    Et oui, nous allons au théâtre mais pour voir une pièce pas comme les autres, Héritages...

    J’avais quand même lu  l’intrigue de la pièce sur le site du théâtre IVT, c’est une pièce bilingue : langue parlée et celle des signes et qui par le biais d’un drame familial nous fait découvrir les difficultés rencontrées par les sourds et leur parcours pour pouvoir utiliser cette langue des mains, visuelle.

     

    A l’entrée du théâtre, je pénètre dans un monde qui ne m’est pas familierdu tout, celui des sourds.
    J’entends, je parle mais comment réagir face à celui qui est différent ?

    L’observer pour apprendre plus mais c’est gênant pour l’autre qui se trouve réduit à une « bête de foire ».

    L’ignorer et faire comme si, la différence n’était pas là et réduire l’autre à un être dit normal comme dit la société.

    Ou tout simplement essayer d’être soi avec ses interrogations dans le respect de l’autre entre étonnement et maladresse.

     

    Naturellement, je dis bonjour en langue des signes au bar quand je commande un verre de vin ou je dis merci avec ma main droite à l’ouvreuse. J’ai l’impression d’apprendre une autre langue comme un enfant qui découvre émerveillée l’alphabet.

     

    On s’installe et la pièce commence avec quatre personnages qui discutent face à nous dans une langue qui m’est inconnue. A leurs gestes, je devine le mot journal mais je suis perdue, j’appréhende un peu mais tout d’un coup une femme parle et je suis rassurée, je vais enfin comprendre.
    C’est étrange, j’ai ressenti ce que pouvait ressentir un sourd quand nous parlons, l’incompréhension mêlée à une peur d’être exclu et par la langue, un mot, j’ai retrouve mes repères, je suis redevenu un être social, un humain quoi.

     

    Je ne vais pas vous raconter l'histoire mais c’est très émouvant car on découvre la souffrance d’un être qui ne peut pas être lui-même car son père lui impose un cadre, un chemin qui n’est pas le sien.
    Mais on se pose la question, ce père agit-il pour son intérêt ou celui de son enfant ? Je ne saurais apporter une réponse.

    La langue des signes était traduite par une interprète qui était également un personnage de la pièce, c'est déstabilisant car en fait, je ne regardais plus l’acteur s’exprimer par la langue des signes mais la traductrice car j’étais guidée plus par la voix que par le geste. J’ai dû me forcer pour regarder l’acteur et entendre la voix d’une autre. Y a-t-il alors un dédoublement de personnalité ???

     

    J’ai adoré la pièce mais j’ai été très déçue par la fin qui est comme un couperet; on reste sur des non-dits, un projet non abouti. J’aurai aimé non pas un dénouement heureux à l’américaine mais une fin qui ouvre des perspectives pour à la fois le monde des entendants et celui des sourds.

    Je reste taraudée par une question, la langue des signes n’enferme t elle pas les sourds dans un monde à part qui peut les isoler ?

     

    C’est un spectacle si singulier que je vous conseille d’y aller car il vous en ressortirez autre ou plusieurs.

      

    Merci beaucoup au blog PARISICILACULTURE pour les invitations et cette découverte.
    Ce blog est une mine d’or si vous souhaitez vivre la culture autrement.


  • Commentaires

    1
    Lundi 20 Février 2012 à 22:28

    Je suis la mère d'une petite avec autisme, elle n'est pas sourde ni aveugle, elle est juste différente, un OVNI, un être qui n'aurait jamais dü attérir sur notre planète, mais qui est là, avec nous. Je suis toujours touchée (trop même peut-être) par les hisoires de ceux qui font une gloire ou un but dans la vie de survivre avec leur particularité.

    Je participe, de loin. Et j'applaudis aussi surtout parce que l'art ne dépend pas du fond. On ne fait pas de bonnes oeuvres avecdes bons sentiments n'est-ce-pas ? Et de la même manière, on ne se fait pas une vie avec les bons sentiments des autres...

     

    En même temps, l'un des plus beaux chocs de ma vie fut un spectacle de Pina Baush où l'un de ces  danseurs "chantait" The man I love avec la langue des signes.

     

    Les parents au combat avec la différence d'un des leurs trouvent les solutions qu'ils peuvent. Avant, j'avais des principes, maintenant, j'ai une autiste... Et depuis, je suis devenue humaine !

    2
    Mardi 21 Février 2012 à 09:02

    Quel beau commentaire, je suis très émue.
    Je ne peux pas comprendre ce que tu vis car j'ai l'immense chance d'avoir une puce en bonne santé.
    Tu as raison, l'acceptation et l'amour de l'autre dans sa singularité est ce qui nous rend plus fort et nous rend vraiment humain.
    C'est ce que j'essaie d'apprendre à mon enfant et j'espère que si elle gardera quelque chose de moi, ce sera juste ça.


    Bises,
    Virginie

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